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LES INTERVIEWS DU BLUES CAFE

THE HONEYMEN
Interview réalisée le 08/11/04
par Cédric Vernet et Francis Rateau

Émanation du groupe Doo the Doo, les frères Jazz récidivent avec un nouvel album de The Honeymen. Véritable voyage dans le swamp blues, ce nouvel album envoûtant revisite la musique des "Juke Joints" et permet aux Honeymen de rendre un bien bel hommage à leurs héros : Lightning Slim, Lazy Lester ou encore Bo Diddley.

Elmor Jazz (Chant / Harmonica) a poussé la porte du Blues Café sur Couleurs FM pour nous parler de ce Juke Joint Special ...
  

Blues Café : Elmor, bienvenue dans notre "Juke Joint Café". Tout d'abord, quelle idée de s'appeler Jazz quand on joue du blues ?
Elmor : C'est un petit peu une coïncidence. Il y a une vingtaine d'années, Jimmy avait tendance à mettre dans un juke-box un morceau qui s'appelle "Jimmy Jazz" des Clash. En rapport à ce morceau, tout le monde s'est mis à l'appeler Jimmy Jazz. Lorsqu'on a commencé à tourner ensemble, il a fallu que je trouve un pseudo. A l'époque, j'écoutais beaucoup Elmore James et c'est devenu Elmor Jazz pour garder le nom Jazz.
 
Blues Café : Les noms de vos différentes formations sont d'ailleurs toujours des hommages à des groupes, des musiciens ou des chansons que vous appréciez particulièrement. C'est le cas pour The Honeymen ?
Elmor : Oui, c'est un clin d'oeil à Slim Harpo.
 
Blues Café : Ce dernier album "Juke Joint Special" est complètement plongé dans cette atmosphère du Deep South, du swamp blues, la musique du sud des Etats-Unis. Qu'est-ce qui vous a donné envie de faire cet album ?
Elmor : Ça faisait très longtemps qu'on devait faire un album en duo. Notre dernier cd ensemble "Nothing but the devil" datait de 6 ans environ. On n'avait pas eu vraiment beaucoup de temps pour enregistrer ce disque qui nous tenait pourtant vraiment à coeur. Avec Doo the Doo, on a toujours privilégié les compos. Cette fois-ci, on voulait se faire plaisir et enregistrer un album plus porté sur des reprises d'artistes qui nous ont toujours fascinés.
 
Blues Café : Tu peux nous dire deux mots de ces artistes ?
Elmor : Je pourrais citer Howlin' Wolf, bien sûr, ou David "Junior" Kimbrough. On apprécie beaucoup tout ce qui a été enregistré sur le label Excello comme Lazy Lester, Lightning Slim, Lightin' Hopkin. On écoute ça depuis très longtemps. Il y a aussi l'incontournable Bo Diddley. Il y a tout ce qui vient du sud des Etats-Unis qui a peut-être un rapport avec nos influences culturelles qui est la musique celtique. On a souvent l'occasion d'écouter des mecs comme Robert Belfour ou R.L Burnside. On retrouve un peu des mélodies celtes à travers cette musique.
 
Blues Café : Il faut préciser que vous êtes bretons ...
Elmor : Oui, c'est pour ça qu'on pense qu'il faut toujours "laisser le breton rouler" !
 
Blues Café : Avec les Honeymen mais surtout les Doo the Doo, vous avez énormément joué sur les scènes blues françaises et au-delà. Est-ce que tu as eu l'occasion, dans ta vie de musicien, de rencontrer ces idoles auxquelles vous rendez hommage aujourd'hui ?
Elmor : Oui, on a pu rencontrer Bo Diddley, Lazy Lester, Junior Wells - qui est venu nous chercher dans la loge pour qu'on puisse partager la scène avec lui -, Robert Belfour et bien d'autres. C'est vrai qu'avec Doo the Doo on tournait, à une époque, à 170 concerts par an donc automatiquement on a eu l'occasion de partager beaucoup de scènes avec  ces musiciens qui étaient nos influences ...
 
Blues Café : Sur ce nouvel album, on retrouve, en invité spécial, le Doo the Doo Philippe "Sad" Carnot. Pourquoi ce surnom, il est si triste que ça ?
Elmor : [Rires] Non, ça vient du fait qu'il s'appelle Carnot et depuis toujours, ses copains l'ont toujours appelé Sadi Carnot ! C'est devenu son surnom depuis plus de 25 ans.
 
Blues Café : Ce disque offre une ambiance presque "World music" avec le travail aux percussions de Jacques Moreau et également en special guest Philippe "Sad" Carnot . On sent l'Afrique derrière ...
Elmor : Oui, on a demandé à Philippe de venir rajouter du Dunumba car il accompagne beaucoup de danses africaines sur Quimper. On voulait aussi apporter une touche différente de ce qu'on a l'habitude d'entendre régulièrement. On écoute beaucoup de vieux disques de Bo Diddley et on retrouve chez lui toutes ces percussions, toutes ces racines africaines. Comme on avait sous la main de bons percussionnistes, on a fait le choix d'enregistrer dans ce sens avec eux et mettre pas mal la percussion en avant.
 
Blues Café : Revenons sur l'atmosphère envoûtante qui règne sur ce disque car c'est réellement sa particularité. Ce qui frappe dès les premières secondes d'écoute, c'est votre travail sur le son. Comment avez-vous travaillé durant l'enregistrement pour obtenir un tel son  ?
Elmor : C'est un album qu'on a produit nous-mêmes puisqu'on a monté notre propre label, Hipshakin' Records. Sur ce disque, on a bossé avec Patrice Marzin qui est sur Quimper. On voulait, pour une fois, enregistrer chez nous, dans une Maison pour Tous dans laquelle on nous a prêté une salle. On a choisi ce technicien car il n'enregistre pas souvent ce genre de musique. C'est un gars qui a été souvent sur les routes car il était chef d'orchestre d'Hubert Felix Thiefaine. On voulait donc qu'il ne soit pas influencé par la musique qu'on voulait jouer, mais qu'il la sente, qu'il la vive et qu'il la reproduise.
 
Blues Café : Sur le disque, on peut lire que Jimmy utilise une Swamp Box, de quoi s'agit-il ?
Elmor : C'est une invention de sa part ! [Rires] C'est quelque chose qui ne prend pas trop de place dans la bagnole quand on part en tournée. C'est une enceinte de chaîne stéréo dans lequel il a enlevé les hauts-parleurs et il a rajouté un tambourin à la place. Il joue dessus avec un pied de grosse caisse.
 
Blues Café : Quant à toi, on sait que tu maîtrises parfaitement l'harmonica chromatique et l'harmonica diatonique. Tu utilises les deux sur l'album ?
Elmor : Non, j'ai surtout joué du diatonique. Je ne joue pas très souvent du chromatique. J'aime bien le jouer pour les blues lents ou quelques swings mais je reste beaucoup plus influencé par le diatonique. C'est Benoît Blue Boy qui m'a appris à connaître un peu toutes les techniques que j'entendais sur les disques sans savoir comment elles étaient faîtes. Benoît m'a beaucoup montré tous les rudiments de l'harmonica.
 
Blues Café : Difficile de parler des Honeymen sans parler des Doo The Doo. Que devient cette formation ?
Elmor : En fait, Honeymen et Doo the Doo sont deux projets parallèles. Doo the Doo fait toujours quelques dates dans l'année. C'est vrai qu'on privilégie moins les dates de Doo the Doo car il est plus difficile de rassembler 5 musiciens surtout qu'on est un peu éparpillés. Zeb est aujourd'hui marin pécheur mais il vient souvent nous rejoindre sur scène quand on est en Bretagne. Mig est loin de nous mais on se voit régulièrement. Il sera d'ailleurs avec nous lors du concert à Lyon.
 
Blues Café : Parlons-en, tu participes le 20/11 à la grande nuit de la Louisiane à Lyon. Comment ça s'est passé ?
Elmor : Depuis 2 ans on a beaucoup tourné en duo dans la région lyonnaise et on a eu l'occasion de rencontrer beaucoup de fans de blues. Nathalie Tiberghien, l'organisatrice de la soirée, cherchait un groupe français de blues qui soit influencé par tout ce qui venait de la Louisiane. Des gens lui ont parlé de nous et elle nous a appelé.
 
Blues Café : Rendez-vous donc à Lyon ! Merci beaucoup Elmor d'avoir participé au Blues Café et longue vie à ce Juke Joint Special !
Elmor :  Merci à vous et à bientôt.
 
 
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