JOHN NEMETH
Magic Touch
Blind Pig Records

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La touche subtile de blues
[15/01/07]
Ce type est incroyablement bon ! A juste 30 ans, ce jeune harmoniciste est
l’étoile montante du blues, en tout cas la coqueluche de gens comme Bob Margolin,
qui ne tarit pas d’éloges sur ce jeune prodige, et surtout Jerry Del Giudice, le
patron du label Blind Pig qui, en l’ayant simplement vu jouer dans un festival
en 2005, le signa immédiatement. John Nemeth a commencé sa carrière en montant
une formation nommée The Jacks (un album en 2002), puis s’est pratiquement fait
kidnapper par Anson Funderburgh pour jouer dans les festivals. En 2004, il sort
un 1er album sous son propre nom ("Come and Get It") dans lequel il est
accompagné par cette autre idole, le très respecté Junior Watson (Canned Heat,
Rod Piazza, Mighty Flyers, etc...), et dont il deviendra vite inséparable. Le
guitariste est encore de la partie sur ce "Magic Touch" avec Funderburgh
sur un titre et à la production, et l’incomparable pianiste John Calhoun.
Profondément influencé par le jeu de Sonny Boy Williamson et de Little Walter,
John Nemeth a ce touché juste d’harmonica qui place immédiatement, et dès la
première note, le blues en état d’émotion. Sa musique emprunte la voie du
revival, puisant dans la tradition du Blues des années 50 et 60, les fluides
naturels pour créer un réel style bien à lui, parfaitement maîtrisé et
superbement joué. Sa voix, ronde mais claire, un peu voilé et chargée de soul,
saisit à merveille l’âme de ses chansons, rythmant ses airs d’une belle touche
de swing. John Nemeth semble surfer sur la musique comme si tout était si
naturel pour lui, tel un véritable bluesman. Dès l’ouverture de cet album, il
place son sujet très haut, avec une très belle visite du "Blues Hit Big Town"
de Junior Wells, poursuivant ensuite entre trois reprises et plusieurs
compositions, jonglant entre deux excès, le rock’n roll "Magic Touch" et
l’intense blues lent "She Did Not Show", pour se perdre dans un
surprenant air mexicain ("Come On") qui file jusqu’à la fin de ce
généreux opus. L’album flirte suinte le bon blues authentique sur chaque note.
La magie est au rendez-vous de l’extase avec des pièces caressées par la voix
suave si bien à sa place dans une ambiance charnelle poussée par la guitare
toujours magnifique de Junior Watson, enivrée par le piano, dopée parfois par
une section cuivre. C’est la grande classe !
[Francis Rateau]
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